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Une enquête très intéressante menée par Ronan Divard auprès de 1094 étudiants de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale) révèle des résultats inattendus concernant la langue bretonne. De façon assez classique, 85 % sont pour une signalétique bilingue (dont 63 % « tout à fait favorables »). Et sur ce simple sujet, tout est à faire car les sites finistériens de l’UBO sont à ce sujet et de loin les derniers du peloton au regard des autres facs (Rennes, l’UBS, le pôle de Saint-Brieuc etc.).

Plus surprenant est l’intérêt déclaré pour s’initier ou se perfectionner à la langue. Dans le premier cas, 74 % des étudiants « sont tout à fait favorables » à la possibilité de suivre des cours de breton et 26 % « plutôt favorables », soit un plébiscite de 90 %. Dans le second, 245 Bretons seraient directement intéressés par une UE (Unité d’Enseignement) d’initiation et 84 par une UE de perfectionnement, soit un total de… 329 étudiants et 58 % des 571 étudiants ayant répondu à cette question. D’autres le parlent déjà puisque 21 % des répondants ont suivi une des filières immersives (Diwan, Dihun, Divyezh) et 7 % de plus déclarent au moins avoir disposé d’une initiation (soit un total de 28 %).

Dans cette enquête, on suit donc sans doute les premiers effets d’une génération ayant pu suivre un enseignement en langue bretonne. Comme, avec cette fois 430 réponses, 13 % disent le parler souvent à la fac, 11 % parfois et 20 % rarement, il est possible que d’autres soient interloqués ou séduits, on ne sait pas précisément. Dans tous les cas, cette enquête est une innovation (le nombre important de retours pour une enquête en ligne, l’individualisation d’une cible intéressée et même motivée). Si certains jugent la langue perdue, elle est plus sûrement sauvée. Ce n’est qu’un logiciel parfois enfoui d’un peuple et de jeunes qui semblent s’y intéresser de plus en plus. Pour satisfaire cette jeunesse et répondre à ce réel désir de breton, reste maintenant à l’UBO à mettre concrètement en place ces UE sur les différents sites (13753 étudiants à Brest-Plouzané, 2384 étudiants à Quimper, 361 à Morlaix). Vu ces résultats et si ces modules sont proposés (certains peuvent démarrer à partir d’une quinzaine d’étudiants), il y a de forte chance qu’ils fassent très rapidement salle comble.

Le Comité de rédaction

 

Voir en ligne l’étude de l’U.B.O (Université de Bretagne Occidentale). La langue bretonne et les étudiants. Enklask war ar brezhoneg ha studerien SVB (Skol Veur Brest). http://filex.univ-brest.fr/get?k=Crvm65vU7pyKI0KLQdf