Evit Rannvro Breizh gant pemp departamant.
Une majorité des français (58%) est favorable à une réforme territoriale qui viserait notamment à réduire le nombre de régions. Ils ont conscience que cette réduction permettrait à la fois de faire des économies et d’accéder à une taille critique pertinente au niveau national et européen.
Par contre, selon un sondage BVA/iTélé, 54% des sondés sont mécontents du découpage proposé, et surtout en Bretagne. S’il l’on en croit les différentes sources (ex : Marianne), les contours de la future Bretagne ont donné lieu à un marchandage digne des cours de récré entre quelques caciques du PS sans jamais penser une seconde à l’aspiration des populations concernées. Alors que la plupart des élus bretons étaient pour un rattachement de la Loire Atlantique à la Bretagne, y compris l’ancien et l’actuel Président de la Région Bretagne, le gouvernement a opté pour un statu quo qui risque d’entraîner des divisions au sein même de la gauche car encore une fois non concertées.
N’en déplaise à certains élus jacobins, la Bretagne pouvait espérer dans cette réforme reconstituer ses frontières historiques et peser de tout son poids culturel, démographique et économique dans ce pays. Les Pays de Loire ont été créés par arrêté ministériel en 1955 et sont constitués par l’historique Comté du Maine, le duché d’Anjou, la Vendée et un bout de Bretagne : la Loire Atlantique. Ses différentes composantes, en font une région particulièrement déséquilibrée car attirées par des Pôles différents : Normandie, Touraine, Poitou, Centre.
Puisque je m’intéresse (pas seulement) au volet économique, si on compare les PIB des futures régions, il semble évident que le rattachement de la Loire Atlantique à la Bretagne permettrait d’atteindre un PIB comparable aux autres régions. Le compromis qui consisterait à laisser les actuelles régions Bretagne et Pays de Loire en l’état, ferait que les PIB plafonneraient à 83 pour la Bretagne et 101 pour la Région Pays de Loire. Comparativement aux mastodontes Auvergne-Rhône Alpes, nous serions des nains. D’autre part, notre périphicité réclame un plus grand poids économique à l’ouest.
Une région existe par son histoire et par son image. Quand je participais à des salons internationaux en 2002 et 2004, sous l’égide de feu l’association Ouest-Atlantique qui englobait la Bretagne, les Pays de Loire, et la région Poitou Charentes, nos interlocuteurs américains et asiatiques nous regardaient avec expectative voire incompréhension, nous demandant où se situait cette curieuse région. Du jour où la Bretagne s’est exposée de nouveau sous son vrai nom, notre visibilité est redevenue bien meilleure.
Créateur d’un réseau de chefs d’entreprise, je sais aussi que la Bretagne est particulièrement propice à la coordination de telles associations. Ne dit-on pas que la Bretagne est une terre de réseau ? Ces initiatives sont beaucoup plus compliquées en région Pays de la Loire du fait du caractère non homogène de cette région.
La région Bretagne doit retrouver ses frontières historiques. Ne gâchons pas une occasion unique de (re)donner naissance à une grande région.
Guy MORDRET
Gérant d’Anaximandre, Landerneau
Membre du Parti Socialiste