Le site construirelabretagne.org est un espace d’expression politiquement totalement neutre et qui vise à convaincre le plus grand monde sur l’évidence de la réunification et le bénéfice partagé qu’apporterait la création de trois régions fortes à l’ouest de la France (Normandie, Val de Loire, Bretagne…). L’unité bretonne est en effet un enjeu démocratique (la population est pour), l’enjeu d’une confirmation juridique, d’une performance économique et bien sûr un sujet politique. A ce titre, tout parti politique confondu, la région Bretagne, souvent accompagnée du Conseil général de Loire-Atlantique, a historiquement réalisé plusieurs vœux voire des « résolutions » pour que la Bretagne retrouve son intégrité territoriale. Ce débat faisait depuis toujours consensus et la montée en puissance collective de cette revendication explique sans doute que le gouvernement s’orientait vers cette reconnaissance (voir la proposition du Comité Balladur). Or, si la majorité des principaux élus bretons et le Conseil régional de Bretagne (voir l’excellente lettre ouverte de Pierrick Massiot) exigent cette cohérence, le parti socialiste s’est récemment et de façon fort étonnante divisé sur le sujet, avec notamment la présence de cinq élus métropolitains demandant une fusion « Bretagne – Pays de la Loire ». De fait, dans cette période historique, on entend fortement les élus de droite (Marc Le Fur, Bernadette Malgorn, Bruno Chavanat, Isabelle Le Callennec, etc…), ceux du centre (Bruno Joncour, Thierry Benoit…), des écologistes comme François de Rugy, des hommes politiques comme Daniel Cueff, les forces régionalistes (Christian Guyonvarc’h, Christian Troadec, Paul Molac, Herri Gourmelen…) etc. Par contre, alors qu’il dispose actuellement d’un poids politique majeur au gouvernement et de différents ministres, le parti socialiste breton est bizarrement absent et pour la première fois muet. La majorité régionale exprime certes par des prises de position très claires et variées (le Président Pierrick Massiot, Loïg Chesnais-Girard, Jean-Michel Le Boulanger, Jean-Pierre Le Roch, Richard Ferrand, Daniel Cueff, Naïg Le Gars, Lena Louarn, Mona Bras etc.). Toutefois, dans une période totalement historique pour une Bretagne qui a été de surcroît à la pointe de ce mouvement girondin, où est la grande déclaration collective ? Quand va-t-elle arriver ? Les Bretons comprennent difficilement ce silence qui contraste si fortement avec des prises de positions unanimes et récentes, des vœux voire des résolutions qui exigeaient la cohérence bretonne. Quand une porte enfin s’ouvre sur l’avenir avec la concrétisation possible d’une revendication permanente, seront-ils finalement les responsables d’une Bretagne à qui on aurait porté un coup d’arrêt ?
Le Comité de Rédaction