Si un professionnel juge qu’une appellation bretonne lui fait davantage vendre qu’une appellation « Loire », doit-il être condamné ? La réponse à cette énigme digne d’un ouvrage de Kafka (la liberté d’entreprendre) trouve en France une réponse inattendue.
D’un côté, suite à différents ouvrages (notamment celui d’Alain Coraud, ancien maire de la Rémaudière, vigneron et aujourd’hui dirigeant de Koro Marketing), certains professionnels vinicoles de Loire-Atlantique pensent que l’appellation bretonne est plus porteuse, (pour le muscadet par exemple, pour le Gros-Plant, etc.). Regroupés sous l’appellation des Vignerons-Artisans de Bretagne et du comité des Vins Bretons (vignerons nantais), ils demandent alors depuis plusieurs années la création d’un label « Vin Breton » leur permettant naturellement de commercialiser sous cette marque et de multiples autres projets viticoles émergent par ailleurs en Bretagne. Selon eux, dans l’imagerie populaire, le muscadet est naturellement associé à la mer, aux marins, aux fruits de mer. Ils doivent a priori savoir ce qui fait vendre puisque c’est leur métier.
Or, l’Etat refuse d’officialiser cette appellation bretonne. Ils l’utilisent malgré tout, parfois très clairement (photo). Ils constatent que les ventes sont supérieures. Mais l’Etat commence aujourd’hui à les taxer pour payer une appellation territoriale dont ils ne veulent pas (Val de Loire). D’un côté, on leur refuse donc une labellisation bretonne qu’ils jugent nécessaire (pour les marchés bretons, d’export, touristique…). De l’autre, l’Etat commence à les assigner en justice pour payer la taxe d’une appellation territoriale … qu’ils demandent depuis l’origine de quitter. Les technocrates inventifs leur demandent donc une contribution « volontaire … obligatoire ! » (les fameuses CVO !) pour l’interloire et l’interprofession. Sauf que ces vignerons veulent rester bretons. Le choc de la simplification ! Ubuesque.
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Le Comité de rédaction