Stumdi fête ses trente ans
Stumdi, c’est d’abord beaucoup de bonne humeur, et une méthode pédagogique originale et professionnelle qui s’est enrichie de trente années d’expérience au contact de stagiaires de tout poil. Chaque année, 350 adultes apprennent le breton avec Stumdi, selon des formules adaptées aux différents besoins du public et des organisations. 150 d’entre eux choisissent le format long, la grande aventure ! Pendant six mois, avec un perfectionnement possible sur trois mois additionnels, ils vont retourner à l’école pour apprendre la langue bretonne à plein temps. Une belle preuve de confiance dans l’avenir. Mais confiance n’est pas inconscience. Les résultats sont plutôt rassurants : 80% des stagiaires trouvent un emploi ou une formation à l’issue de cet apprentissage. Il est vrai que les motivations sont étudiées à l’entrée. Sont privilégiées les personnes qui sont porteuses d’un vrai projet professionnel en rapport avec l’usage de la langue.
Au fil du temps, de nouveaux centres de formation se sont ouverts pour se rapprocher de la population : Landerneau, Brest, Ploemeur, Arradon, Guingamp, Saint-Brieuc… Ils sont désormais des milliers, ceux qui se sont frottés aux bancs de cette école. Quelques-uns sont aujourd’hui bien présents dans le paysage breton : Yann Tiersen et Emilie Quinquis, Charles Kergaravat, Clarisse Lavanant, Romain Sponnagel, Hervé Lossec, Pascale Berthou, Clément Soubigou… Et on les sent heureux de témoigner de leur engagement dans le livre que Stumdi vient d’éditer pour fêter dignement son anniversaire.
Claudie Malnoë a beaucoup œuvré au succès de la formule, notamment en créant, en 2006, « ar servij heñchañ », une sorte de service d’orientation et de placement qui permet à l’offre de travail et à la demande des organisations de se rencontrer plus efficacement. Ces formations professionnalisantes sont une bonne nouvelle pour l’avenir de la langue bretonne. Certes, six ou neuf mois d’immersion studieuse ne feront pas de vous un expert, mais vous en saurez assez pour aller plus loin. L’expérience vous poussera ensuite à faire le reste du chemin. En trente ans, la méthode a fait ses preuves.
Du reste, les statistiques sont là. Entre 2006 et 2012 le nombre d’emplois qui requièrent une maîtrise de la langue bretonne a progressé de 40%. Aujourd’hui, plus de 1 300 postes sont concernés. 80% relèvent directement de l’enseignement, et ce secteur est toujours en forte demande, mais d’autres besoins se confirment : les médias bien sûr, mais aussi les structures publiques ou associatives qui souhaitent pouvoir accueillir du public en breton à la demande. Il arrive que des entreprises soient également demandeuses en raison de leurs activités ou motivations du dirigeant.
Plusieurs organismes de formation (Mervent (http://www.mervent.bzh/), Roudour (http://www.roudour.com/), Skol an Emsav (http://www.skolanemsav.bzh/), complètent aujourd’hui l’offre de Stumdi (http://www.stumdi.com/) sur le territoire, chacun avec ses spécificités, mais avec un même objectif : associer langue bretonne et accès à l’emploi. En 2011, Stumdi est devenue membre de Produit en Bretagne, marquant ainsi une volonté d’être plus proche des entreprises. Un nouveau défi et un combat de longue haleine. Plus que jamais, la langue bretonne a besoin de cet esprit pionnier.
Le comité de rédaction