« Ur mor a dud… » : une mer de gens. Tous ceux qui étaient à Nantes ce samedi ont été impressionnés par l’importance d’un rassemblement exigeant tout simplement une Bretagne cinq sur cinq. Historiquement, on n’avait jamais assisté à une telle mobilisation et mieux vaut rire de ces statistiques de la police évoquant « 13 000 » manifestants. Que la police d’ailleurs évoque « 13 000 » personnes sur un sujet si sensible est d’ailleurs plutôt bon signe. Ils reconnaissent au moins treize mille personnes. Mais combien étions-nous en réalité ? Dénombrant ce flux en prenant différentes photographies ou vidéos près de la Tour de Bretagne, on a en réalité isolé entre 10 et 30 personnes défilant par seconde pour un cortège d’environ une heure. Dans le rassemblement, « on constate des flots denses avec un passage d’au moins 30 personnes par seconde, des séquences plus effilées avec environ 10 personnes par seconde, de rares temps de pause séparant les différents cortèges ». Comme le défilé a duré une heure en tablant statistiquement sur une fourchette minimale de 12 personnes à la seconde, on obtient au minimum plus de 40 000 manifestants. Or, dans les médias, les différents reportages radio ou télévisés évoquent « des milliers de manifestants à Nantes pour la réunification bretonne ». Ce ne sont déjà pas des milliers mais des dizaines de milliers de personnes qui ont défilé à Nantes. Bien sûr, « le chiffre exact est difficile à établir ». A l’inverse, il est clair qu’une campagne de désinformation a minimisé l’ampleur du rassemblement, notamment dans la presse parisienne (Le Point, Le Monde…). D’autres médias, comme Ouest-France, évoquent toutefois « une marche historique pour une Bretagne réunie ». On n’a jamais vu un tel rassemblement. Citons ce quotidien : « Historique, on peut le dire. C’est énorme, de très loin la plus grosse manifestation pour Nantes en Bretagne ». Le journal le Télégramme affiche à la une « Pari réussi à Nantes, » et en titre : « Nantes fait le plein, la manifestation pour une Bretagne à cinq a rassemblé entre 20 000 et 40 000 personnes ».
Comme l’on souligné à l’unisson des chefs d’entreprise (Christian Guillemot, PDG d’Ubisoft), des artistes, des acteurs clés du développement territorial (Produit en Bretagne) ou de nombreux élus, la création à l’ouest de la France de régions fortes musclerait le développement et créerait tout simplement des régions cohérentes (Normandie, Bretagne, Val de Loire…). Les Bretons sur ce sujet ne lâcheront rien. Alors que le Comité Balladur validait naturellement la Bretagne à cinq, voilà qu’on virevolte désormais sur d’autres découpages (B4, fusion Bretagne Pays de la Loire, dilution inacceptable dans un « grand » ouest)… La Bretagne ou non doit être désormais le critère central de nos votes. Nous saurons nous rappeler de ceux qui nous soutiennent.
Le comité de rédaction